L’Hôtel de Gouve ou de la Verdure

L’édifice classé Monument historique sis 18 rue Emile Legrelle (anciennement rue des Trois Faucilles) n’est autre que l’Hôtel de Gouve, ou la Verdure. Il a été construit en 1757 par l’architecte Louis Beffara, pour Charles-Antoine de Gouve, procureur-syndic, subdélégué de l’Intendant (sorte de sous-préfet), seigneur de Vitry et bourgeois d’Arras.

Charles-Antoine de Gouve, devenu procureur général du Roi en la Cour des Monnaies à Paris, vendit son hôtel en 1768 aux soeurs Charlotte-Edith-Françoise et Marie-Claire-Albertine de la Verdure. A la Révolution, il fut vendu à la famille Donjon de Saint-Martin, riches propriétaires, qui le vendirent en 1848 à Hippolyte Plichon, docteur et député-maire d’Arras (1848-1870). La famille Lejosne-Contay (qui possédaient d’autres hôtels particuliers à Arras) l’acquirent en 1885. En 1897, il fut vendu au docteur Willerval. Ses héritiers le vendirent en 1972 à la Société Immobilière Artésienne. Après une campagne de travaux, c’est aujourd’hui une copropriété.

Vous le voyez, on retrouve ici les caractéristiques de l’hôtel particulier du XVIIIe siècle :
– L’édifice est en pierres blanches sur un soubassement de grès.
– Il est ordonnancé avec 5 travées sur 4 niveaux : caves + rez-de-chaussée surélevé + un premier étage + des combles à la Mansart.
– Il est agrémenté de gardes-corps en fer forgé et de coquilles sur les clefs des linteaux de fenêtres. Ces décors sont typiques des styles Régence (1700-1730) et Rocaille (1730-1745) sous les règnes des Louis XIV-XV-XVI (détails des clefs d’arcs ci-dessus).

C’est ici un modèle à moitié « bloc » et « à la parisienne », c’est-à-dire qu’une façade donne sur la rue (hôtel bloc), et qu’une autre donne, via un perron à double escalier, sur un jardin ou une cour (hôtel à la parisienne), accessible depuis un porche qui se trouve au 13 de la rue des Portes Cochères (photos à gauche).

Sauf erreur de ma part, cette porte cochère a été peinte dans une aquarelle de l’américain John Singer Sargent, dépêché sur le front à l’été 1918, dans laquelle il a représenté des soldats écossais se reposant dans « une rue d’Arras », à proximité d’une maison éventrée où l’on peut voir un carrosse sous les décombres. Cette maison n’a jamais été reconstruite, elle a été remplacée par une clôture complètement végétalisée.

Pour les plus curieux, l’intérieur de l’hôtel présenterait encore de beaux éléments d’époque : trois petits salons aux styles des trois rois précédemment nommés avec cheminées en marbre « à la coquille », miroirs et boiseries ainsi qu’un beau décor à l’or représentant l’Agriculture (épis de blé, bêche, houe, faucille, fléau, etc.) et peintures des quatre saisons dans un style Watteau.

Enfin, retrouvez tous les hôtels particuliers encore existants à Arras en consultant notre article ou en suivant le parcours touristique que nous proposons : le circuit des hôtels particuliers arrageois.

A bientôt dans les rues d’Arras …
Max. D. – @danslesruesdarras
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« A street in Arras » – John Singer SARGENT – 1918 © IWM.
S’Y RENDRE :

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